Américains et Turcs tentent de se partager la ville de Manbij. Selon certains médias turcs, des diplomates turcs et américains se sont entretenus, ce vendredi 25 mai à Ankara, sur ce qu'ils appellent "l’avenir de la province syrienne de Manbij".
Des diplomates turcs et américains se sont rencontrés, le vendredi 25 mai, à Ankara où ils ont discuté notamment d'"une collaboration concernant la province de Manbij," selon certains médias turcs. À en juger l'information telle qu'elle est traitée par les sources turques, les deux parties auraient trouvé un compromis. Au terme de leurs négociations, les diplomates turco-américains auraient ainsi élaboré le texte d’un projet sur le "maintien de la stabilité et de la sécurité de Manbij au nord de la Syrie", a rapporté Reuters.
Dans la foulée, Reuters annonce aussi que le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu, et son homologue américain Mike Pompeo, se rencontreront, le 4 juin 2018, à Washington pour discuter du "projet de coopération proposé par Washington concernant la ville nordique de Manbij", située à quelque 40 km de la frontière turque et à 100 km à l’est d’Afrin.
Conformément aux statistiques publiées en 2004, la ville englobe plus de 400.000 habitants, contrôlés par les forces kurdes d’origine syrienne, soutenues par le Pentagone.
Selon les analystes politiques, l'escalade verbale de ces dernières semaines entre Ankara et Washington n'a été en réalité qu'un leurre, la Turquie et les États-Unis ayant discuté en coulisse du partage du nord et le nord-est de la Syrie. Alors que la Turquie évoque un "mécanisme commun" US/Turc pour "stabiliser la ville stratégique de Manbij où l'Otan et les États-Unis maintiennent désormais des dizaines de bases au nom d'entraide et de coopérations avec les FDS, d'autres informations font état du feu vert de Riyad au financement d'une armée kurde dans le nord-est de la Syrie.
Ankara avait précédemment averti d’une confrontation éventuelle entre les militaires turcs et US au nord de la Syrie non-loin de la frontière turque. Mais cette confrontation n'aura jamais lieu, ajoutent ces sources qui évoquent surtout une "manœuvre de diversion" de la part de la Turquie qui joue bien son rôle au sein de l'Otan.